Quels sont les objectifs climat de la Belgique pour 2030 ?

Par : Alicia Kempeneers

Publié le 22 septembre 2023 | Temps de lecture : 4 min.

2030 : Une échéance qui se rapproche

En 2015, à la COP21, qui s’est tenue à Paris, les pays du monde entier, dont la Belgique, ont pris un engagement historique : limiter le réchauffement climatique à un seuil critique de 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle. Mais aujourd’hui, pour concrétiser cette vision ambitieuse, nous devons prendre des mesures significatives. Quels sont les différents sous-objectifs qui ont découlé de cet accord ? Quels sont les objectifs climats de la Belgique ? Et où se situe-t-elle dans leur atteinte ?

Une diminution de 43% de gaz à effet de serre d’ici 2030

L’Accord de Paris représente sans conteste un jalon dans la lutte contre la crise climatique. Son objectif principal vise à limiter le réchauffement planétaire de 1,5°c par rapport aux niveaux préindustriels (période comprise entre 1850 et 1900). Cela représente une diminution de 43% d’émissions de gaz à effet de serre (GES) entre 2015, la date de l’accord, et 2030. Autrement dit, il faudra réduire nos émission de GES de près de moitié d’ici la fin de la décennie. L’accord a également promu des objectifs à long terme en matière de capacité de résilience climatique (adaptation aux conséquences de la crise climatique comme la hausse des températures, l’augmentation des précipitations, la perte de la biodiversité, etc.). (1)

Au cœur de l’Accord de Paris se trouvent les Contributions Déterminées au Niveau National (NDC). Cela constitue les efforts de chaque pays pour réduire leurs émissions et s’adapter au changement climatique. Chaque pays doit élaborer, communiquer et mettre à jour régulièrement ses NDC, tout en prenant des mesures pour atteindre les objectifs fixés dans leurs contributions.

Quels objectifs climats pour la Belgique ?

Comme tous les pays signataires de l’accord de Paris, la Belgique est tenue de se tenir à des NDC. En outre, en tant que membre de l’Union Européenne, notre pays suit également l’objectif européen de neutralité climatique d’ici 2050. (2)

En termes d’application concrète maintenant, les choses se compliquent un peu. La politique belge n’est en effet pas connue pour sa simplicité institutionnelle. Entre partage de compétences et coopération difficile entre les entités régionales, le champ d’action climatique belge est miné d’embûches. Ainsi, plutôt que d’avoir une action coordonnées, chaque autorité régionale a traduit les objectifs européens et internationaux à leur échelle. La Belgique ne dispose donc non pas de 1, mais bien de 3 objectifs climat.

Ainsi, les stratégies à long terme régionales sont les suivantes :

Région wallonne: La région Wallonne vise une réduction des émissions de GES de 55% pour 2030 et de 80% à 95% d’ici 2050 (par rapport aux niveaux de 1990), le tout complété par des mesures de captage et à l’utilisation du carbone et aux émissions négatives.
Région flamande: La région flamande vise une réduction des émissions de GES de 35% d’ici 2030 et de 80% d’ici 2050 (par rapport aux niveaux de 1990).
Région Bruxelles Capitale: La région de Bruxelles Capitale vise une réduction des émissions de GES de 32% d’ici à 2030 (par rapport aux niveaux de 1990).

Toutefois les efforts de la Belgique sont perçus comme insuffisants par la Commission Européenne. En effet, en Octobre 2020, la Commission a publié une évaluation des différents plans nationaux énergie-climat des membres de l’Union. Dans ce rapport, l’Europe juge les efforts combinés des différentes régions belges comme pas assez ambitieux. En outre, la Commission souligne un manque de coopération entre les différentes régions du pays. Cela se traduit par le fait que, même en combinant les objectifs tels que traduits au niveau régional, ils ne permettent pas d’atteindre les niveaux de réduction souhaités au niveau européen. Par ailleurs, ce manque d’ambition de l’État belge, le monde associatif et militant le pointe aussi du doigt, à l’instar de certaines ASBL comme l’affaire climat. (4)