Quel est l’impact du transport d’aliments sur notre empreinte carbone ?

Par : Alicia Kempeneers

Publié le   |  Temps de lecture :

Les aliments importés sont-ils mauvais pour notre empreinte carbone ?

Il est indéniable que nos modes de consommation ont un impact important sur notre environnement, en cela compris nos habitudes alimentaires. Nombreux sont ceux qui ont donc forcément déjà envisagé, voire adopté, une alimentation locale pour diminuer leur empreinte carbone. Mais quelle est réellement l’impact du transport d’aliments sur notre empreinte carbone ?

 

Quelle est l’empreinte carbone du transport alimentaire ?

L’idée selon laquelle le transport alimentaire est le principal responsable des émissions de gaz à effet de serre de notre alimentation peut sembler presque évidente. Toutefois, à y regarder de plus près, les émissions attribuables au transport des ressources alimentaires ne contribuent en moyenne qu’à 6 % des émissions totales de la production d’aliments (1). En comparaison, l’ensemble des émissions liées à la culture de ressources alimentaires (préparation des sols et culture des ressources) s’élève à près de 30% des émissions totales de GES liée à la production alimentaire dans le monde. L’impact du transport d’aliments sur l’empreinte carbone nécessite dès lors d’être remis en perspective notamment par rapport aux émissions liées à la production ou à la culture de ces aliments, y compris les aliments produits localement.

Prenons un exemple. Pour 1 kg de tomates, le transport ne représente que 0,18 kg des 2,09kg d’équivalent CO2 émis. C’est bien moins que ce qu’émet sa culture en ferme (0,7 kg) ce qui comprend par exemple l’utilisation d’engrais. L’empreinte carbone du transport d’aliment ne serait donc pas si élevée.

 

 

L'impact variable du mode de transport sur l'empreinte carbone de nos aliments

Bien que le rôle du transport dans l'empreinte carbone de nos aliments soit limité, soulignons que cet impact varie en fonction du moyen de transport utilisé. En effet, les aliments acheminés par bateau ont un impact environnemental moindre par rapport à ceux transportés par avion. C'est ici que la notion de "food miles" ou kilométrage alimentaire en français, entre en jeu. Ce concept permet de réaliser des comparaisons plus précises en prenant en compte la quantité de nourriture pouvant être transportée par chaque mode. Le transport aérien émet ainsi jusqu'à 50 fois plus de gaz à effet de serre que le transport maritime pour une même quantité de nourriture.

 

Éviter les produits acheminés en avion

Bien que le mode de transport emprunté par les aliments ne soit pas toujours clairement énoncé, il existe quelques astuces pour reconnaître les aliments importés par les airs. Sont concernés par le transport en avion, les aliments rapidement périssables (comme les asperges, les baies, fruits rouges, etc.) et qui ont donc besoin d'être transportés rapidement sous peine de ne plus pouvoir être consommés (2).

Reste que pour réduire son empreinte carbone, il semble plus efficace de se concentrer dans un premier temps sur ses choix de consommation plutôt que sur l'origine même des produits. Décider de réduire sa consommation de viande ou de produits laitiers, ne fût-ce qu’un jour par semaine permettrait en effet de réduire drastiquement votre empreinte carbone. À titre indicatif, un kilogramme de bœuf émet près de 27.25 kg CO2 eq/kg, là où 1 kg de pois émet seulement 0.67 kg CO2 eq/kg (3).

Voilà peut-être par quoi passe une réduction efficace de l'empreinte carbone de son alimentation ; un changement de consommation, une réduction du gaspillage alimentaire le tout allié à une alimentation locale et de saison. Une bonne recette pour des petits plats savoureux et bas carbone !

 

Sources

(1) Food production is responsible for one-quarter of the world’s greenhouse gas emissions, Our World in Data

(2) You want to reduce the carbon footprint of your food? Focus on what you eat, not whether your food is local, Our world in data

(3) Agribalyse