Quels sont les objectifs climatiques de la Belgique pour 2030 ?
Par : Alicia Kempeneers
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2030 : Une échéance qui se rapproche
En 2015, lors de la COP21 qui s’est tenue à Paris, les pays du monde entier, dont la Belgique, ont pris un engagement historique : limiter le réchauffement climatique à un seuil critique de 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle. Mais aujourd’hui, pour concrétiser cette vision ambitieuse, nous devons prendre des mesures significatives. Quels sont les différents sous-objectifs qui ont découlé de cet Accord ? Quels sont les objectifs climatiques de la Belgique ? Et où se situe-t-elle dans leur atteinte ?
Une diminution de 43% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030
L’Accord de Paris représente sans conteste un jalon dans la lutte contre le réchauffement climatique. Son objectif principal est de limiter le réchauffement planétaire de 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels (période comprise entre 1850 et 1900).
Cela représente une diminution de 43% des émissions de gaz à effet de serre (GES) entre 2015, la date de l’Accord, et 2030. Autrement dit, il faudra avoir réduit nos émissions de GES de près de moitié d’ici la fin de la décennie.
L’Accord a également établi des objectifs à long terme qui ont trait à la résilience climatique (adaptation aux conséquences de la crise climatique comme la hausse des températures, l’augmentation des précipitations, la perte de la biodiversité, etc.) (1).
Au cœur de l’Accord de Paris se trouvent les Contributions déterminées au niveau national (CDN). Il s’agit des efforts que chaque pays doit fournir. Chaque pays doit élaborer, communiquer et mettre à jour régulièrement ses CDN tout en prenant des mesures pour atteindre les objectifs fixés dans leurs contributions.
Quels objectifs pour la Belgique ?
Comme tous les pays signataires de l’Accord, la Belgique est tenue de respecter des CDN. En outre, en sa qualité de membre de l’Union Européenne, notre pays suit également l’objectif européen de neutralité carbone d’ici 2050 (2).
En pratique, les choses se compliquent un peu. La Belgique n’est pas connue pour sa simplicité institutionnelle. Entre partage des compétences et coopération difficile entre les entités régionales, le champ d’action climatique belge est miné d’embûches.
Plutôt que d’avoir une action coordonnée, chaque autorité régionale a traduit les objectifs européens et internationaux à son échelle. La Belgique ne dispose donc non pas de 1, mais bien de 3 objectifs climatiques.
Ainsi, les stratégies régionales à long terme sont les suivantes :
- Région wallonne : la région Wallonne vise une réduction des émissions de GES de 55% pour 2030 et de 80% à 95% d’ici 2050 (par rapport au niveau de 1990)
- Région flamande : la région flamande vise une réduction des émissions de GES de 35% d’ici 2030 et de 80% d’ici 2050 (par rapport au niveau de 1990)
- Région de Bruxelles Capitale : la région de Bruxelles Capitale vise une réduction des émissions de GES de 32% d’ici 2030 (par rapport au niveau de 1990)
Les efforts de la Belgique sont perçus comme insuffisants par la Commission européenne. En effet, en octobre 2020, la Commission a publié une évaluation des différents plans nationaux énergie-climat des membres de l’Union.
Dans ce rapport, la Commission évalue les efforts combinés des différentes Régions de Belgique comme n’étant pas assez ambitieux. En outre, la Commission souligne un manque de coopération entre les différentes Régions. Même en combinant les objectifs traduits au niveau régional, les niveaux de réduction souhaités au niveau européen ne sont pas atteints. Ce manque d’ambition et de résultats de l’État belge, le monde associatif et militant le pointe aussi du doigt, à l’instar de certaines ASBL comme l’Affaire Climat (4).
Sources :
(1) Accord de Paris, United Nations Climate Change (UNFCCC)
(2) Plan national Énergie-Climat 2021-2030
(3) climat.be
(4) Action pour le climat en Belgique – État d’avancement, Parlement européen