Les clefs pour sortir du triangle de l’inaction
Par : Alicia Kempeneers
Publié le | Temps de lecture :
Comment sortir du triangle de l'inaction ?
Lorsqu’il est question d’agir pour la préservation du climat, il vous est peut-être arrivé de succomber à la position défaitiste et de vous demander « À quoi bon faire des efforts à mon niveau alors que de plus gros acteurs polluent ». Vous tombez alors dans le triangle de l’inaction. Même s’il est certain qu’il existe une différence de proportion entre les acteurs individuels et collectifs comme les entreprises ou l’Etat, nous disposons, en tant que citoyen·ne, d’un pouvoir qu’il ne faut pas minimiser. Comment, dès lors, sortir du triangle de l’inaction?
Comment dépasser le triangle de l’inaction ?
Pierre Peyretou, le concepteur du triangle de l’inaction, explique que la première chose à faire pour vaincre la passivité induite par le triangle de l’inaction est, par opposition directe, eh bien… l’action.
Il est essentiel de comprendre que nous ne nous situons pas qu’à une seule pointe du triangle à la fois. Dans notre vie quotidienne, par chacun des actes que nous posons, nous influençons les autres pointes du triangle. Même si nos actions ne représentent que quelques gouttes perdues dans l’océan, elles rejoindront les vagues initiées par d’autres gouttes solitaires.
Ensuite, vient un autre point essentiel : la compréhension. Il n’y a en effet pas de solution efficace sans compréhension du problème. Dès lors, il faut donner les moyens à toutes et tous de comprendre l’impact que nous pouvons avoir en tant qu’individus, mais également en tant que société. Cela implique une bonne dose d’empathie, mais également d’imagination.
Ensemble, avec une bonne dose d’imagination
Un des plus grands défis de la lutte écologique actuelle est de parvenir à raisonner en termes collectifs et non plus individuels. La grande majorité de nos récits contemporains se forgent sur la réussite et les ambitions individuelles, bien souvent aux dépens du bien commun. C’est d’ailleurs bel et bien dans de cette culture que le triangle de l’inaction a trouvé un terreau fertile. Mais derrière l’individualisme, il est essentiel de travailler sur les récits qui guident nos choix : nos choix de carrière, de loisir, nos choix de consommation, etc. C’est même plus qu’essentiel, c’est vital. Est-ce que la voiture est forcément un symbole de liberté ? Avons-nous vraiment besoin de changer notre téléphone chaque année ? Et est-il est nécessaire de partir loin pour profiter de belles vacances ?
Ces questionnements devraient, pour bien faire, être au centre de nos choix de vie, au niveau individuel, mais également au sens collectif.
Gardons à l’esprit que sommes tous·tes entremêlé·e·s dans une toile de choix et d’actions et que, quoiqu’il arrive, nous nous co-influençons. C’est pourquoi il est nécessaire de comprendre les réalités de chacun·e afin d’être en mesure d’imaginer et de proposer des idées réalistes pour un futur en commun. La cause écologique relève avant tout d’une affaire d’intérêt collectif à laquelle chacun·e est invité·e à participer.
Que puis-je faire à quel niveau pour changer les choses ?
Pierre Peyretou classe les actions individuelles et collectives en trois sphères :
- La sphère privée et familiale : En tant qu’individus, nous possédons un fort pouvoir d’action dans notre sphère privée. Mais avant toute chose, il convient de comprendre clairement l’impact de notre mode de vie sur l’environnement. Calculer son empreinte carbone constitue une première étape pour comprendre cela. Notre marge de manœuvre en tant qu’individu ne s’arrête pas là ! Autour de nous, nous disposons d’un pouvoir d’influence sur nos proches, ne fût-ce qu’en abordant certains sujets avec eux.
- La sphère professionnelle : En tant qu’individu, il est possible de participer à la transition écologique des organisations. Cela peut se faire à différents niveaux, allant de la suggestion de projets à la remise en question de certaines manières de faire. Il est dans l’intérêt des organisations d’évoluer dans ce sens.
- La sphère citoyenne : Il est essentiel de comprendre, dès aujourd’hui, que la crise climatique n‘est pas le monopole de quelques partis. Tous les acteurs du monde politique doivent se positionner et s’engager à prendre des mesures à la hauteur de l’urgence de la situation. Il est essentiel de leur faire remonter ces préoccupations par toutes les voies démocratiques possibles, à commencer par celle du vote.
Sources
(1) Climat : comment briser le « triangle de l’inaction » et faire vraiment bouger les choses, Ouest France
(2) Comment dépasser le triangle de l’inaction, Pierre Peyretou